mardi 9 février 2016

Doll (lettre 49)



Johan qui manque – la vie s'écoule tranquillement tranquillement ici entre la forêt les
  oiseaux la pluie et le froid la givre et la glace le poêle  de l'hiver entre le ciel gris qui
  s'étend de l'autoroute au loin à la dernière barrière du village autoroute dont
  on entend la rumeur des automobiles un vrombissement d'avion qui
  décolle un autre atterrit  Johan que fais-tu la forêt craque les
  branches subissent la foudre on ramasse les plus rondes
  quand on y vient nous écoutons des feuillages
  le déplacement invisible des bêtes ça
  grouille en dessous ça grouille
  tout autour j'attends un
  mot je guette
je guette
  silencieusement la
venue de Koch un
  mouvement de Charles une lettre
  de toi que j’emmènerai dans les
  bois la lire aux oiseaux aux peuples invisibles
  imagine ce serait sortir de nos prisons délivrer de
  l'espace se rendre au vent se fondre t'es-tu rien qu'une fois jeté
  nu dans la neige as-tu senti la brûlure du froid avoir eu très chaud t'es-
tu rapproché du soleil jusqu'à planter tous ces rayons dans ton derme oui ici la vie
  s'écoule je vais aller à la poste je rechargerai en même temps mon téléphone  et c'est moi qui
téléphonerai à Koch pour savoir s'il reviendra et ainsi de timidité en honte grignotées ainsi mes
  cheveux
ma peau    
repousseront
peut-être
...





Doll

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