Johan qui manque – la vie s'écoule tranquillement tranquillement ici entre la forêt les
oiseaux la pluie et le froid la givre et la glace le poêle de l'hiver entre le ciel gris qui
s'étend de l'autoroute au loin à la dernière barrière du village autoroute dont
on entend la rumeur des automobiles un vrombissement d'avion qui
décolle un autre atterrit Johan que fais-tu la forêt craque les
branches subissent la foudre on ramasse les plus rondes
quand on y vient nous écoutons des feuillages
le déplacement invisible des bêtes ça
grouille en dessous ça grouille
tout autour j'attends un
mot je guette
je guette
silencieusement la
venue de Koch un
mouvement de Charles une lettre
de toi que j’emmènerai dans les
bois la lire aux oiseaux aux peuples invisibles
imagine ce serait sortir de nos prisons délivrer de
l'espace se rendre au vent se fondre t'es-tu rien qu'une fois jeté
nu dans la neige as-tu senti la brûlure du froid avoir eu très chaud t'es-
tu rapproché du soleil jusqu'à planter tous ces rayons dans ton derme oui ici la vie
s'écoule je vais aller à la poste je rechargerai en même temps mon téléphone et c'est moi qui
téléphonerai à Koch pour savoir s'il reviendra et ainsi de timidité en honte grignotées ainsi mes
téléphonerai à Koch pour savoir s'il reviendra et ainsi de timidité en honte grignotées ainsi mes
cheveux
ma peau
repousseront
peut-être
...
Doll
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