En attendant de recevoir une lettre de toi. Seule
au magasin. Le patron est passé en coup de vent avec le regard bizarre.
J'ai l'impression qu'il soupçonne quelque chose. Il est allé cinq fois
dans la réserve et en est ressorti aussitôt avec un carnet sur lequel
j'ai vu des chiffres. Bizarre.
Temps splendide. Ciel bleu.
Depuis
ce matin, il y a eu 7 clientes plutôt sympa. Une fille qui cherchait
des sandales. Evidemment il n'y en avait pas. Ce n'est plus la saison.
On a rigolé ensemble. Elle a acheté une paire de sabots rouges qu'elle
portera sans chaussette. Pas mal.
Sandwich au roast-beef avec de la moutarde et des cornichons. Miam.
…
Seule encore. Deux dames entre 14 et 16 heures. Elles savaient ce qu'elles voulaient. La vente a duré 6 minutes. Précisément.
Je
t'écris avec ce crayon de papier, je n'ai que cela. Je recopierai
ensuite. Quelle maladroite je fais. Incapable d'écrire pas même sur une
ligne.
Envie d'aller me promener dans un jardin et de donner à
manger aux oiseaux. Reste de pain et de moutarde. Encore 3 heures à
attendre. Rien à lire. Pas d'internet. Je m'ennuie.
…
Rentrée
à la maison très tard (il est presque minuit). J'ai marché dans la
ville en regardant les boutiques. Je n'ai jamais le temps de les voir
ouvertes. Je les regarde fermées. Je pars il fait nuit, quand je rentre
aussi. L'hiver se pointe mais il y a encore un peu de bleu dans le ciel.
Rien que de la lumière quelques heures. J'aimerai en profiter.
Demain,
ça va être le rush. Je t'ai déjà dit que le samedi était le jour le
pire ? Toute la journée. A croire qu'il y en a qui dorment devant.
J'appréhende un peu. Je n'aime pas trop la foule quand je dois la
servir. Sinon, je m'en moque. Je vais aller me coucher. Souhaite-moi «
bonne nuit » ! Je ne sais pas pourquoi mes rêves deviennent bizarres
(enfin encore un peu plus).
Et toi, dors-tu correctement ?
…
Une
tasse de café à la main, vite t'écrire. Samedi. J'ai enfilé une jupe
ample, tu sais ?, je suis certaine que je vais avoir une remarque. Le
patron préfère les jupes droites. Il n'a peut-être pas encore compris
qu'on doit se baisser et se lever 1000 fois par jour. On verra bien. Les
deux apprenties seront là. Avec une, ça va. Avec l'autre, elle
m'énerve. Elle minaude un peu trop pour moi mais elle est quand même
gentille. J'espère que j'aurais quand même le temps de manger mes
tartines. J'ai préparé une sorte de salade de surimi avec des la
mayonnaise. C'est bon !
…
Voilà… excuse-moi Johan,
j'ai
été malade. Un truc sur la ville. Je ne sais pas quoi. Tout à coup il y a
eu du silence, que du silence et puis des bruits de sirènes et des
hélicoptères. On nous a dit des rester chez nous. J'ai trouvé cela
absurde. Ca fait peur. On ne sait pas ce qui arrive mais ce qui est
arrivé, c'est que je n'ai pas pu aller à la poste comme je le fais
normalement tous les jours. C'est idiot. J'étais fâchée. Pas aller à la
poste parce que pas de train. Rien du tout et à pieds c'est trop loin.
Il n'y avait même pas de voiture pour aller en stop. Et puis de toutes
façons, tu sais, aucune voiture ne m'aurait prise. On a peur de tout. 4
jours à rester sans bouger. Alors j'ai lu un peu.
…
Mais
enfin ! La ville continue. On continue. Prétextant un nouveau malaise,
je ne suis pas allée au magasin. Il y a le train qui démarre. J'ai tes
deux lettres !
Je rentre, je t'écris mais avant je poste ça, c'est décousu, je ne réponds pas à tes questions.
Mais on continue.
A plus tard Johan,
je t'embrasse.
Doll.
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